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 ARTF35 - Le fait urbain, archeologie de la Gaule

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Tenshi
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Tenshi


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MessageSujet: ARTF35 - Le fait urbain, archeologie de la Gaule   ARTF35 - Le fait urbain, archeologie de la Gaule EmptyVen 21 Jan - 13:30

ARTF35
Histoire et archéologie de la Gaule: Le fait urbain

Jeudi 10 Mars 2011: Examen Contrôle continu écrit


Séance 1: Introduction – Le fait urbain en Gaule méridionale.

Définition « urbain »: de la ville, de ses habitants (petit Larousse).
Définition de la ville: agglomération relativement importante dont ls habitants ont des activités professionnelles diversifiées notamment dans le Tertiaire (petit Larousse).
Ville: Le mot ne signifie rien de précis. Il est même employé d'une manière relativement approximative dans le sens de commune, tantôt agglomération, tantôt d'aire urbaine, de ville urbaine (lexique urbanisation de Paris 1).

Fonctions urbaines: Rôle d'une ville défini selon les activités économiques (commerciales, industrielles, de service,...) et selon le pouvoir de commandement à différentres échelles (capitales régionales, nationales,...).

Pour la période proto en Gaule, on ne sait pas si le mot de ville était utilisée, ni son sens à cette époque, ni de la façon dont les gaulois se définissaient et définissaient leur urbanisme. On étudie donc une définition de l'urbanisme d'un point de vue archéologique seulement.

O. Buchsenschutz « Le terme d'urbanisation peut être employé quand une partie de la pop pratiquant des activités de type secondaire ou tertiaire (artisanats ou services) se regroupant dans un quartier/zone urbaine où elle développe un mode de vie différents des campagnes. »
> Idée de regroupement d'activités secondaires ou tertiaires.

// César, notion d'Oppidum, terme latin utilisé en contexte gaulois.
Etude de M. Tarpin
Au départ, urbs = ville, centre administratif et judiciaire, urbs sonne alors comme archaïsant, mais la définition de l'oppidum par les auteurs antiques est rares et imprécise, cependant ils insistent sur l'enceinte sacrée, zone de surface délimitée par une enceinte parfois même non matérialisée = oppidum imunita, simple trace au sol faite lors d'un rite de fondation (Cuton, Varron)
L'oppidum semble aussi être un lieu de défense et d'accumulation de richesse, et donc de puissance, mais aussi lieu de pouvoir et de justice = concentration de pouvoirs.
Lorsque les latins utilisent le mot d'oppidum dans le contexte gaulois, il est en effet question de regroupement d'habitations. En ce qui concerne les rituels de fondations, seul Tite Live évoque la fondation mythique de la ville d'Aquilée en 186 av. (grand centre commercial dès 2eme s. av.). Lorsque Tite Live parle de cette fondation, il utilise le verbe latin condere, et est donc assimilé à une fondation romaine. Cela signifie que la fondation gauloise possède plusieurs points communs importants avec la fondation urbaine romaine.

Peut-on pour autant parler d'une ville qui contrôle un territoire d'un point de vue commercial et judiciaire? Il existe des similitudes mais il serait exagéré de parler d'urbanisation romaine identique à celle gauloise.
Strabon utilise le terme de « Polis » pour Châlon sur Saone et celui de « Phrourion, comptoir» pour la ville de Bibracte. Il y aurait donc hiérarchisation des villes en gaule d'après les auteurs classiques.
Le terme de « civilisation des Oppida » concerne la Gaule interne au 2eme s. av. , alors que le phénomène est déjà bien présent en Gaule méditerranéenne dès le 6eme s. av.. Mais peut on pour autant parler de ville à la Protohistoire?

I/ Les composantes urbaines en Gaule méridionale.
Il y a peu de monuments publics religieux ou politiques dans les agglo dans le sud de la Gaule et sont souvent tardifs et donc souvent écartés de la période proto. Il y a même parfois exclusion de la parure monumentale dans la ville gauloise méridionale pour les archéo, à cause du nombre de cas trop faibles pour être pris en compte.
= Mettre un bémol sur le sujet, on y reviendra, l'expression monumentale prend un sens politique naissant à la fin de l'âge du fer.

« Une ville sans centre et sans axe majeur » D. Garcia
Trois critères définissent la ville gauloise:
- L'enceinte
- Les quartiers d'habitations
- La voirie (acquiert un statut public au fil du temps)


A/ L'enceinte

On ne connait pas d'agglo ouverte à la fin du 1er et au 2e âge du fer. Le plus ancien rempart est daté du 6e av.

L'enceinte représente:
- Autonomie politique de l'agglo. qui serait capable de délimiter un territoire comme bon lui semble.
- Capacité de coercition, société hiérarchisée où le principe de corvée est présent afin de construire pour la communauté en général.
- Capacité de défense.
- Fonction symbolique vis à vis des autres communautés.

Il existe une très grande diversité technique, parfois des soubassements liés à la terre et montée en adobe (brique crue = argile grisâtre), d'autre fois éléments en bois, ou encore présence d'un fossé double sec, ...
Exemple: >Muech-du-Mus, poutrage interne venant renforcé l'association de terre et de pierre formant le mur d'enceinte. // Murus gallicus dont parle J. César.
>Plateau des amandiers, fossé sec puis ajout d'une enceinte plus tard.
>Oppidum du Castellar à Cadenet (Vaucluse), talus naturel ou peut-être anthropique continuant le rempart constituant ainsi un « agger », seul exemple en Gaule du Sud. Mais a priori naturel.

Les remparts de Gaule du sud définissent un espace plus grand que la zone occupée, souvent parce qu'ils utilisent le relief, mais peut-être pour attirer les populations, plus que pour les contenir. Une grande enceinte aurait un caractère cristalisateur qui justifierait le développement des villes nouvellement fondées. Des villes comme Nimes ou Arles comptent plus de 30 hectares dès le départ et seront ensuite triplées.
Les villes en Gaule méridionale correspondent à un espace urbain et n'insère pas les zones de stockage, de sources, de pâturages. L'enceinte délimite l'agglo de la campagne et non pas une zone de production. // Poliorcétique, problèmes de défense non exploitable dans le cadre de guerre.

L'enceinte est-elle un élément sacré?
Il existe un certain nombre de stèle du 1er âge du fer sont utilisées en remploi dans la mise en place des enceintes exclusivement au 6e s. av. associant un côté rituel, une charge symbolique mais désacralisé cependant. Donc il faut rester prudent sur le sujet.
Les enceintes ont un aspect symbolique important, comme par exemple, dans le site de Bulle-Arnaud où on a exposition de cranes humains cloués sur les murs d'enceinte // Strabon. C'est donc un lieu de pratique rituelle et ostentatoire.
Exemple: > Cas de l'enceinte de Glanum renforcée 5 fois alors que la ville s'étendait déjà extramuros depuis longtemps, donc peu de fonction de défense.
>A Caujac, à Cavaillon, à Arles, on refait les enceintes proto alors qu'on est déjà au 1er s. ap. sous la domination romaine, donc autorisation romaine donnée au population gauloise d'élever un symbole d'autonomie = pas de défense.

B/ Les quartiers d'habitations

L'espace limité par l'enceinte est essentiellement réservé à l'habitat dans le sud de la Gaule, on trouve une trame urbaine plus ou moins diffuse. Petit problème on a très peu de fouilles extensibles du 1er âge du fer, donc il est difficile de parler d'évolution de l'urbanisme. On a plutôt un mode au cas par cas de l'aménagement de l'espace lié à l'évolution de la démographie.

Exemples:
Entremont: Ilôts allongés d'habitations formés d'aboutement de plusieurs maisons construit perpendiculairement à la pente.
Lattes, St Pierre les martigues: Quartier rudimentaire, ilôts simples dont la largeur des pièces équivaux à la largeur de l'ilôt, parfois ilôts doubles séparés par un élément central (mur) ou un ilôt large avec deux façades par habitat.

Formes archi simples qui permettent à l'agglo d'avoir un nombre important d'habitations sans user toutefois de plan d'urbanisme travaillé. Ces ilôts sont bâtis de manière rationnelle sans que l'on veuille expliquer l'urbanisme par une influence grecque // Marseille. = urbanisme à la « indigène ».
// Cas de l'organisation spatiale de la nécropole du 1er âge du fer de Peyrou à Agde (Hérault) antérieur à la fondation de Marseille.

C/ La voirie

Dans les petites agglo, les espaces de circulation ne sont ni aménagés ni tracés, ils sont définis par un espace libre à largeur variable sur une même rue, cas dans la majeur partie des sites méridionaux.
Mais dans le cas de site important, tel que Lattes, Agde, Entremont,... il existe un système de voirie organisé, une trame régulatrice respectée, parfois aussi entretenue avec un système de remblai. Sur l'Oppidum du Marduel, c'est le cas dès le 6ème s. av. JC. De même sur les sites de St Pierre les Martigues ou St Baise dès le 5ème s. av..
Jusqu'au 2ème s. av., il n'y a pas de dallage des voies et après cette date il n'y en a que sur de petites parcelles de voies et jamais sur l'intégralité.
Exemple: Le site de Lattes, au 4e av., il y a grand réaménagement de la voirie avec mutations, pourtant il y a respect dans le temps de l'organisation des axes de circulation plus anciens.
Après 350 av., on atteint le maximum d'habitation, de ce fait, la limite des rues et beaucoup mieux marquée et on fait face à une accumulation de problèmes pratiques, tels que les évacuations des déchets et des eaux de pluies et érosion des bâtiments. On met alors en place des caniveaux, remblai, etc... pour repenser l'organisation de façon plus pratique et intelligente.
Au 4ème s. av., il existe trois axes dominants parallèles aux courtines, entretenus par remblai et suffisamment larges pour éviter les croisements des attelages. On suit dans ce cas précis la forme du rempart. Leur but est de desservir l'accès aux quartiers intramuros.

Dans les villes proto, il y a très peu de places (rares exception = petit site et très petite place, souvent espace de manœuvre des attelages), seules quelques axes dans les grandes villes desservant uniquement les zones d'habitations.
Seul cas d'une très grande place de 200m carré à Sales // Monde Ibérique.

En Méditerranée antique, les espaces publics sont placés au centre des agglo > centre géo ou point de convergence des voiries ou lieu naturellement mis en évidence. Donc les voies de circulation axiales ne sont là que pour alimenter les centres et les habitations, il y a un discours derrière nous menant nécessairement vers des points majeurs de l'agglo.
Alors qu'en Gaule méridionale, les voies parallèles à l'enceinte font le tour du centre géo de l'agglo et sont quasi automatiquement périphérique à la ville. Pas de scénographie ni perspective. Les bâtiments publics existent mais ne sont pas réunis ni mis en scène jusqu'à la fin de l'âge du fer.
Les édifices ont des plans allongés et non centrés car ils sont disposés le long des axes.
Plus qu'un rejet ou mauvaise/légère adaptation des villes antiques, le plan des villes proto du sud, bien que parfois suivant un plan plus ou moins orthonormé, montre une assimilation de nouveaux concepts urbains de l'espace bâti. (Exemple: Entremont)

La ville gauloise méridionale = regroupement d'une population et non mise en scène de lieu public.

Exceptions: > Site de St blaise, quartiers organisés de part et d'autre d'une rue axiale traversant le site et menant vers les portes des enceintes.
> Arles, idem rues axiaes déterminant l'organisation des quartiers, car fondation « indigène » puis comptoir grec, donc cohabitation et influence.


II/ Histoire de la naissance de l'urbanisation en Gaule méridionale.

Au 6e s. av., la ville est un concept neuf au nord de la Méditerranée occidentale.
Oppidum = 30 hect mini, alors qu'en archéo de la gaule du Sud, l'oppidum = zone d'habitat fortifié.
C'est du 4e s. au 2e. s. av. que l'on entre en Méditerranée dans ce système d'oppida avec une surface d'habitation bcp plus grande et plus organisée.

Habitats les plus anciens attestés:
Ruscino, Perpignan = 1er quart du 6e s. av. JC, et trace occupation dès l'âge du bronze final 3B. Superficie de 8 hect avec habitat en ordre lâche ac maisons à abside en matériaux périssables, plus grande maison = 45m carré. Activités liées aux céréales. > Proto urbanisation.
Mailhac (Aude), occupation importante (6 hect) du bronze final 3B (9e)>proto urbanisation.
Lattes, 525/475 av. JC, fondée à l'intérieur d'un rempart et présence de maison à pièces multiples avec utilisation du solin (mur en soubassement lié à la terre) et de la brique crue.
Mobilier important d'importation étrusque. Problématique de l'origine de l'agglo de Lattes qui pourrait avoir une influence étrusque.
Arles, première occupation indigène puis brusque développement de l'agglo vers 540/530 av. JC. Problématique de l'origine de cet essor urbain = intervention extérieur qui transforme l'agglo en comptoir grec et prend le nom de Théliné.
Tamaris, fin 7e av., surface d'un hectar et demi surélevé avec aplomb sur la mer avec présence deux fortifications successives, la première protège des habitations indépendantes ou accolées, la seconde protège des habitations trapézoïdales ou à abside peu organisées.

=> Aucun site bâti en matériaux durables, pas de voiries ni d'espaces publics au 7e s. av., on parle alors de proto urbanisation et non de véritable ville proto.
=> L'essor urbain des villes gauloises du 6e s. av. montre souvent une première traces d'agglo proto urbaine.
=> Au 5e s. av., mouvement de synoecisme sur les zones littorales et abandon de certaines zones exploitées au 6e car trop en retrait des réseaux méditerranéens ou car trop proche d'un plus grand site urbain = périclite. La création urbaine est d'abord due à des stimuli allogènes ou locaux, mais il peut avoir ensuite un rééquilibrage dans le territoire et donc des abandons de certaines zones d'habitats. A cette époque on adopte dans ces agglo des caractéristiques archi et urbanistiques qui seront ensuite les bases de l'urbanisation gauloise et de la ville.
=> Au 4e/3e s. av., on voit la phase la plus représentante de l'urbanisation en Gaule méridionale, malgré l'abandon de certains sites. Trames extrêmement serrées avec extension du premier centre d'habitation suivant les caractéristiques de la ville comme vues plus haut (exemple St pierre les martigues) et créations de nouveaux habitats réguliers gaulois sur tous petits sites de moins d'un hectar (exemple Teste Negre ou site du Verduron, Marseille) et non fortins ou habitats grecs.

La naissance de l'urbanisation dans la gaule méridionale se délimite au nord par l'oppidum de Soyons (Drôme) occupé dès le premier âge du fer 6e av. jusqu'à 3e av.. On peut aussi parler - mais pas clairement - de l'occupation proto de Vienne (dès 5e av, mais agglo surtout 2e av.).
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MessageSujet: Re: ARTF35 - Le fait urbain, archeologie de la Gaule   ARTF35 - Le fait urbain, archeologie de la Gaule EmptyVen 21 Jan - 18:52

Ben dis donc, excellente prise de note. Pourtant il speed ce prof!
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MessageSujet: Re: ARTF35 - Le fait urbain, archeologie de la Gaule   ARTF35 - Le fait urbain, archeologie de la Gaule EmptySam 22 Jan - 5:21

Merchi, j'ai quand même raté la définition de l'urbanisme selon le petit lexique de Paris 1 du début du cours et le nom de deux ou trois exemples donnés comme ça au milieu du cours...
Mais bon faut dire que je tape vite à l'ordi et que je prends tout au propre directement pendant le cours donc après ça me coute rien de partager sur le forum =)
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